Venant du port du Havre, les marchandises traversent Paris jusqu'à celui de Bonneuil-sur-Marne (94),
au sud-est de la capitale.
L'idée du Système Electrique d’Alimentation des Voies Navigables (SEAVN) et du trolley-bateau s’est
développée en parallèle avec le nouveau concept de proximité dans les grandes agglomérations :
c’est fini les courses en banlieues,- nous devons pouvoir faire nos achats en ville et à pied, sans
utiliser nos voitures. Même si on prend comme minimum de consommation – 4 kg par jour et par
personne (1 litre d’eau, 3 repas, 5 fruits et légumes, 1 kg d’ordure ménagère),- cela fait pour la
Ville de Paris (‘intra-muros’) plus que 3.000.000 tonnes/an (ou – 150.000 camions/an) et il faudra
les amener vers les points de la distribution de proximité. La solution – l’organisation de « la
logistique fluviale urbaine » : 1.500 automoteurs/an (4 automoteurs fluviaux par jour) remplaceront
tous ces camions de nourriture et d’ordure ménagère. Pour le moment, plus de 2.260.000 tonnes/an
transitent par les ports fluviaux situés dans la Ville de Paris (9 % des tonnages entrant ou sortant
de Paris), mais ces ports parisiens ont une activité logistique liée à 99 % au BTP.
La grande distribution (Auchan, Monoprix, Carrefour à lui seul – 150 points de vente dans Paris)
utilise de manière croissante le transport fluvial tant pour ses vertus écologiques que par soucis de
compétitivité. Monoprix en est un exemple représentatif : depuis 2003, le leader du commerce de
centre-ville, a fait le choix de modes de transport plus respectueux de l'environnement, mais
répondant parfaitement à ses problématiques logistiques (réduction des temps de transport, respect
des délais de livraison, etc.), et a choisi la voie d'eau pour transporter ses produits de ‘grand
import’. Venant du port du Havre, les marchandises traversent Paris jusqu'à celui de Bonneuil-sur-
Marne (94), au sud-est de la capitale,- les embarcations utilisées peuvent aller jusqu’à Montereau-
Fault-Yonne et Creil (Oise).
A cela nous pouvons ajouter les nouveaux marchés de la messagerie (FEDEX), des biens
consommation, de la restauration rapide, ainsi que les secteurs traditionnels pour le fluvial (mais
sous-exploités) : les déchets industriels banals, les céréales, les produits métallurgiques, les colis
lourds ou volumineux et, bien sûr, les conteneurs (dédouanés pendant le transport, ce qui fait
gagner du temps).
Avec 500 kilomètres de voies navigables à grand gabarit et de nombreuses installations portuaires
tant à Paris, qu’à Gennevilliers, Bonneuil-sur-Marne, Nanterre, Montereau-Fault-Yonne, etc.,- la voie
d’eau joue un rôle important dans l’approvisionnement quotidien des marchandises de la région
irriguée par la Seine, ses affluents et ses canaux.
Dans le compte rendu de l’audition de Maire de Paris par la commission du Sénat, le 24 Février
2010, l’intervention de Monsieur Michel Teston, Sénateur de l'Ardèche, était particulièrement
remarquable,- il a relevé plusieurs lacunes du projet du ‘Grand Paris’ : « Ainsi, rien n'est prévu
pour que la région Île-de-France puisse s'engager dans le transport écologique des marchandises ».
L’installation du Système Electrique d’Alimentation des Voies Navigables (SEAVN) pourrait changer
cette situation.
La création du SEAVN va densifier le réseau portuaire, tout en donnant une grande impulsion au
développement régional : les technologies à développer sont nouvelles, de plus, elles sont vertes, et
Paris sera la première Ville au monde qui pourrait installer ce Système innovant.
Commentaires