La création d'Haropa (GIE) regroupant les entités portuaires du Havre, de Rouen et de Paris ; dernière ligne droite pour le déploiement d’AP+ ; le contrat d’objectifs et de moyens entre l’État et VNF.
GIE ‘Haropa’.
Les ports de l’axe-Seine mutualisent des moyens au sein d’Haropa. Le 19 janvier 2012 les ports de Paris (1-er port fluvial européen), Rouen (1-er port céréalier européen) et Le Havre (1-er port français pour les conteneurs) ont décidé de s'unir sous le signe d'un Groupement d'intérêt économique (GIE) – les missions qui lui sont assignées sont d'ordre stratégique : arriver à gagner la bataille de la compétitivité sur cet axe, où il subsiste une forte concurrence avec le transport routier ; pouvoir utiliser davantage la voie fluviale et élargir l'hinterland, c'est-à-dire la zone de distribution et d'approvisionnement.
Le nouvel ensemble ainsi formé se hisse à la cinquième place européenne en matière de tonnage de marchandises transportées, avec 127 millions de tonnes en 2010. Sa position géographique à l'entrée de l'Europe du Nord permet à ses clients de bénéficier des meilleurs
« transit times » sur plus de 400 ports dans le monde entier, avec un système multimodal complémentaire. Haropa se veut la plate-forme opérationnelle dans la mise en place de stratégies communes en matière de commerce et de communication. Les trois ports proposent une offre globale de transport des marchandises et de logistique avec 25 millions de consommateurs dans un rayon de 200 km. Paris, Rouen, Le Havre représentent 18 terminaux à conteneurs maritimes et fluviaux, une capacité de manutention de 7 millions d'EVP (containers de vingt pieds), 2,6 millions de m² d'entrepôts sur ses zones logistiques portuaires, et 23 millions de m² sur d'autres zones de Paris au Havre.
Le GIE sera organisé en cinq pôles : Secrétariat Général, Commercial, Stratégie, Infrastructures-Réseaux, Communication-Promotion. Ph. Deiss (Rouen) présidera le conseil d'administration du GIE, L. Castaing (Le Havre) et H. Martel (Paris) seront membres du bureau,- la direction sera assumée conjointement par les trois présidents de directoire.
Le déploiement d’AP+.
Achevé fin 2011, le déploiement d’AP+ sur les terminaux à conteneurs franciliens crée une nouvelle communauté portuaire entre Paris, Rouen et Le Havre. Présentés lors du dernier ‘Riverdating’ à Paris, ses avantages sont multiples en termes de simplifications et de réduction de coûts : le remplacement du titre de transit par le manifeste permis par AP+ divise par trois les temps de traitement (ils sont ramenés à 15 minutes par conteneur) ; en termes de coûts associés, le gain est de même ampleur passant de 40 à 15 euros environ.
L’anticipation jusqu’à 36 heures des procédures douanières et la délivrance accélérée des attestations d’exportation sont d’autres avantages de trésorerie cités par Michel David, de Paris Terminal SA et président de l’association Axe Seine logistique, chargée de déployer l’outil en Île-de-France.
Destiné aux trafics conteneurisés, le déploiement francilien d’AP+ est stratégique pour Le Havre. Avec un objectif de 5 millions EVP d’ici 2020, l’un des défis du port haut-normand concerne le passage portuaire rapide et massifié des boîtes avec l’hinterland. AP+ améliorera la sortie des marchandises sur les terminaux havrais. A cela s’ajoutent des gains de fiabilité et de sécurité dans les échanges des données. Coûteux et problématique sur les terminaux des ports de mer, le stationnement des conteneurs est un autre poste d’économies escompté. Gilles Peyrot, directeur des lignes fluviales Logiseine : «Ce stockage pourra se faire sur les terminaux intérieurs qui bénéficient d’une franchise plus importante et de loyers moins élevés».
La signature du contrat d’objectifs et de moyens.
Négocié depuis 2009, le contrat d’objectifs et de moyens entre l’État et VNF a été signé mardi 17 janvier par la ministre de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. De 2010 à 2013, il prévoit un investissement de 840 millions d'euros dont 655 millions d'euros sur la période du contrat articulé autour de cinq priorités.
Optimiser l’offre de service des voies navigables figure en tête des priorités du contrat d’objectifs 2011-2013. La seconde priorité vise la modernisation et la mise en sécurité du réseau existant ainsi que son développement. L’intensification des partenariats avec les ports maritimes et intérieurs via la définition de schémas directeurs portuaires par bassin, les collectivités locales, et les chargeurs est au cœur de la troisième priorité. La création d’une interprofession apparaît dans le projet de loi réformant la gestion des voies navigables adopté le 11 janvier par le Parlement.
L’application de cette réforme, unifiant le service public de la voie d’eau au sein d’un nouvel établissement public administratif qui gardera le nom «Voies navigables de France», fait l’objet de la quatrième priorité tandis que la dernière inscrit l’action de VNF dans le développement durable.
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