Le début.
Monsieur Antoine Rufenacht, nommé le 21 mai 2011 par décret Commissaire Général pour le Développement de la Vallée de Seine, ne cache pas son enthousiasme pour ce chantier du développement de la Seine, annoncé comme « prioritaire » par Nicolas Sarkozy en avril dernier. C’est dit-il, « une chance historique à saisir par la Normandie. Le Grand Projet d’aménagement du territoire de la première moitié du XXIe siècle ». La mission du Commissariat, placé directement auprès du Premier ministre, comporte plusieurs volets : concevoir les modalités d’un développement économique, identifier les vecteurs culturels et socio-culturels, définir les objectifs et les modalités de fonctionnement de la gouvernance. Un mois et demi après avoir été nommé à la tête du Commissariat Général, Antoine Rufenacht a présenté le 7 juillet 2011 à Paris son équipe et son calendrier en rappelant en préambule le travail effectué depuis 2007 et qui préfigure déjà les orientations de développement de l'Axe Seine : la création d'une commission interportuaire ‘Le Havre-Rouen-Paris’ et celle de la commission pour la ligne à grande vitesse Paris-Normandie. Le calendrier est très serré :- 30 septembre 2011 – remise au Premier ministre des propositions concrètes ;
- Mi-décembre 2011 – point d’étape sur la base des conclusions de l’examen interministériel ;
- 1er mars 2012 – Remise d’un rapport à Matignon. L’ancien maire UMP du Havre est entouré d’un secrétaire général, le préfet Bernard Fragneau qui fut en poste à Evreux de 2000 à 2004, et de deux secrétaires généraux adjoints, Laurence Tison-Vuillaume, conseillère régionale de Haute-Normandie et adjointe-au-maire de Rouen et Martin de Wissocq venu du ministère de l'Ecologie et du Développement durable pour les transports et le développement des infrastructures et des ports. Matthieu Schlesinger est le conseiller juridique et législatif. Monsieur Antoine Rufenacht s’y emploie, même si les chambres de commerce et d’industrie comme les ateliers d’urbanisme (Paris, Rouen et Le Havre) se sont déjà, rappelle-t-il, bien mobilisés. Il assure également le dialogue avec le Conseil de coordination interportuaire de la Seine et la Société du Grand Paris et la RFF dans le cadre du projet de Ligne Grande Vitesse qui doit relier Paris-Le Havre en 1h15.
A propos de l’Axe Seine.
Madame la Conseillère Régionale de Haute-Normandie, Laurence Tison-Vuillaume : « … bâtir une stratégie nationale pour la Seine en tant qu’axe fluvial, et en faire un axe majeur d’attractivité au plan international ». Madame le Maire de Rouen, Valérie Fourneyron : « Les enjeux du report modal vers le fleuve et le fer sans rupture de charge concernent au 1-er rang Rouen avec l’approfondissement du chenal, des sillons frets dédiés dans le cadre de la Ligne Nouvelle Paris-Normandie, des plates-formes logistiques nouvelles tri-modales stratégiques à l’ouverture du canal Seine-Nord-Europe (Seine-Sud) et des mesures environnementales d’accompagnement ». Monsieur le Maire du Havre, Edouard Philippe : « A nous d’inventer l’Axe que nous voulons. La Ville Monde comme disent les intellectuels, avec ses fonctionnalités, ses nouvelles productions, ses modes de déplacement, …d’ouvrir la région capitale, donc la France, sur sa façade maritime. De brancher notre pays sur le commerce mondial ». Monsieur le Président du Directoire du Grand Port Maritime du Havre, Laurent Castaing : « La France a ses chances, mais l’augmentation de la taille des navires incite les grands armateurs de porte-conteneurs à souhaiter des plateformes de dimension européenne, avec au plus trois ou quatre escales en Europe : il faut absolument que l’une d’elles soit un port français. …Pour faire fonctionner ces ports, nous avons encore nos chances, mais c’est maintenant que la partie se joue ». Monsieur le Président de la CCI du Havre, Vianney de Chalus : « Il apparaît évident que l’Axe Seine peut être un formidable corridor de développement économique, pour autant que l’on pense son avenir de manière globale et non morcelée. L’Axe Seine permet à la région capitale de se doter d’une façade maritime. C’est un territoire de flux, aux sens propre et figuré, et les flux qu’il permettra de drainer du nord au sud et d’est en ouest, seront à la fois bien sûr les flux de marchandises, mais aussi les flux d’énergies, de données, de matière grise, les flux financiers, les flux de culture » . Monsieur le Président de la CCI de Rouen, Christian Hérail : « …c’est la Seine qui joue le rôle d’axe structurant d’un développement économique équilibré et durable… Cette future zone d’activité dispose d’atouts géographiques remarquables qui vont la positionner comme la plate-forme multimodale du Grand Paris, en complément des deux grands ports Maritimes de Rouen et du Havre. Avec des activités innovantes, de la recherche, de la logistique, des services, et surtout une indispensable industrie porteuse de valeur ajoutée ». Monsieur le Commissaire Général au Développement de la Vallée de la Seine et de la façade maritime de la région capitale, Antoine Rufenacht : « C'est le Projet d'une génération. …Notre réussite est conditionnée à deux impératifs : que ce projet soit crédible et réaliste et que tous les acteurs locaux se l'approprient ». La gouvernance de la vallée de la Seine sera complexe car, prévient dans son rapport Monsieur Rufenacht, il faudra associer l'ensemble des acteurs publics et privés tout en impliquant durablement l’Etat central : le projet doit se poursuivre quoiqu’il arrive après 2012.Rapprocher les points de vue et définir un projet commun.
Monsieur Rufenacht, Commissaire Général pour le développement de la vallée de la Seine, a présenté jeudi 20 octobre 2011 aux élus normands le rapport qu'il avait auparavant remis au Premier ministre. Dans ce premier rapport, l'accent a été mis sur l'importance de redonner un véritable élan aux ports et d'assurer une meilleure irrigation du territoire. L'intérêt de l'amélioration de l'interface fluviomaritime havraise et le développement de plateformes multimodales le long de la Seine sont retenus comme objectifs forts. Les priorités du Commissaire Général : a) Urgence de la remise à niveau des infrastructures de transport pour que les ports de l’Axe Seine cessent de perdre des parts de marché vis à vis d’Anvers, Rotterdam, Bremerhaven ou Hambourg. b) Mise en valeur du potentiel fluvial de la Seine et de la baie de Seine – bases logistiques multimodales ; améliorer la connexion du port du Havre avec le fleuve ; mise en réseau des ports normands ; renforcer les coopérations entre les ports du Havre, Rouen et Gennevilliers. c) Reconquête logistique de l’Axe Seine face à la concurrence des logisticiens du port d’Anvers ou de Rotterdam, qui procèdent selon une logique redoutable d’intégration verticale de la chaîne logistique sur une très grande profondeur géographique de l’hinterland – ‘ Gateway’. d) Reconquête du mode ferroviaire en profitant de l’arrivée de la Ligne Nouvelle Paris Normandie qui va libérer des sillons pour le fret ferroviaire. Pour l’heure les centres de distributions sont concentrés à 75 % au Benelux : on compte 900 Centres Européens de Distributions (EDC) aux Pays Bas, 400 en Flandre belge et à peine une centaine en France.C’est l’insertion de cet ‘Axe Seine’ au cœur de la 6-ème région de France animant l’arrière-pays d’un estuaire et baie de Seine, abritant le 1-er avant-port européen sur la Manche, de Cherbourg à Dieppe, qui donnera réellement à ce Projet sa vraie dimension nationale et européenne.
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